« Il faut commencer l’orientation professionnelle dès la maternelle. » Cette phrase, prononcée par Élisabeth Borne, ancienne Première ministre, a provoqué un tollé. Derrière cette déclaration se cache une vision inquiétante de l’école républicaine : celle d’un outil de tri social précoce, formaté pour répondre aux besoins immédiats du marché du travail.
Une logique utilitariste de l’école
Dans l’article publié par Juristique.org, l’auteur démonte cette idée avec une ironie mordante. L’école, selon Borne, ne serait plus un lieu d’épanouissement intellectuel, mais une structure de gestion des « talents » dès le plus jeune âge. Les enfants ne seraient plus des élèves, mais des ressources en devenir.
Cette logique de l’efficacité pousse à l’extrême l’idée que l’école doit avant tout produire des individus utiles économiquement. Le rêve d’un humanisme scolaire, tel que prôné par Jean Jaurès, s’efface derrière la froide planification des compétences.
Vidéo : Elisabeth Borne, une orientation professionnelle dès la maternelle
Un tri social dès le berceau
Cependant, ce projet cache une autre réalité, bien plus violente : celle du déterminisme social. Qui va réellement « bénéficier » de cette orientation précoce ? Certainement pas les enfants des classes favorisées, qui bénéficieront toujours de plus de temps, de ressources et de capital culturel.
Ce sont les enfants issus de milieux populaires qui seront les premiers orientés vers des voies dites « professionnelles » ou « courtes », dès la maternelle. Le concept d’égalité des chances se transforme en une sélection déguisée.
L’infantilisation du politique
En prétendant « révéler les talents » à 4 ans, on nie le développement naturel de l’enfant. À cet âge, l’enfant joue, rêve, expérimente. Il n’a ni les repères, ni les outils pour penser son avenir professionnel. C’est au mieux absurde, au pire malveillant.
Cette volonté de planification précoce s’apparente à une infantilisation… non pas des enfants, mais de la pensée politique. On réduit l’éducation à une logique de cases à cocher. Et ce sont les plus fragiles qui paieront le prix fort.
Conclusion : une vision inquiétante de l’avenir
Le projet d’Élisabeth Borne révèle une dérive profonde du discours éducatif français : la perte de sens.
👉 L’école n’est pas un guichet d’orientation.
👉 L’enfant n’est pas une main-d’œuvre en devenir.
👉 Et l’avenir ne devrait pas se jouer à 4 ans.
Il est urgent de réaffirmer une vision émancipatrice de l’école. L’éducation doit former des esprits libres, critiques, capables de penser leur avenir — pas seulement de l’occuper.
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